Le défrichage
La forêt et les hommes :
un combat canadien-français
Dès les débuts de la colonie, le défrichage est une activité qui accapare tout le temps et l’énergie des premiers habitants. Ceux-ci, par nécessité de survie, défrichent un segment de terre afin de pouvoir le cultiver et se nourrir. Les premiers arbres abattus dans ce contexte servent à construire leur première demeure, à la meubler et à la chauffer. Dans les années qui suivent, les colons poursuivent le défrichage, élargissant ainsi la superficie de leurs terres agricoles. Ils remplacent également, avec le temps, leur première maison rudimentaire et construisent des dépendances à l’aide du bois de leur terre.
Le littoral du fleuve, puis celui des grandes rivières ont d’abord été défrichés. Par la suite, la colonisation s’étend tranquillement à travers les terres, près des rivières secondaires non navigables. L’établissement des défricheurs est alors facilité par la construction des lignes de chemin de fer. C’est pendant la deuxième moitié du XIXe siècle que les environs d’Acton Vale ont été colonisés. Tout comme pour les premières terres défrichées, les terres de la région étaient totalement recouvertes de bois et les habitants partaient de rien.
Ce processus s'est répété, plus tard, avec l’ouverture à la colonisation de nouvelles régions du Québec. On pense notamment à la vallée de la Matapédia, au Témiscouata, aux Laurentides et au Saguenay-Lac-Saint-Jean. C’est durant la première moitié du XXe siècle que les descendants des premiers habitants entreprennent, à leur tour, la conquête de vastes territoires boisés, une colonisation qui profite à l’industrie forestière, alors en plein essor.
Arrache-souches de fabrication artisanale composé d'une tige terminée en Y par deux pattes recourbées.
Cet objet est aussi appelé crochet à essoucher.
Il a défriché la terre de Sinaï, Euclide et Jean-Paul St-Amour entre 1860 et 1950 dans le 3e rang de Sainte-Christine.
Vue aérienne de la ferme de Jean-Paul St-Amour montrant les parties déboisées et cultivées ainsi que tous les espaces boisés encore nombreux.
La terre rocheuse ne se prêtait pas partout à la culture.
Deux ruisseaux provenant de sources dans la forêt coulaient dans les champs.
Maison St-Amour vers 1908.
Sinaï et Délinas sont à droite de la galerie.
Euclide qui a pris la relève de la ferme est le troisième garçon à gauche.
Cette petite maison construite en bois rond et recouverte plus tard de tôle a hébergé les ancêtres, Sinaï et Délinas St-Amour pendant qu'ils défrichaient et bûchaient le bois pour construire la maison que nous voyons plus haut.
Elle est devenue la forge par la suite.
Construire sa maison
en bois rond
Construction d'une maison en bois rond dans le rang de Danby à Sainte-Christine.
Les maisons de rondins des pionniers sont construites en plaçant les rondins les uns par-dessus les autres de façon à former quatre murs, avec des joints pour retenir les coins. Les rondins sont habituellement équarris, c'est-à-dire que les bouts sont taillés à angles droits pour pouvoir les imbriquer.