top of page

Les chantiers

Dès le XIXe siècle, les agriculteurs des régions, dont celle d’Acton Vale, profitaient de l’hiver pour se procurer un revenu d’appoint dans les chantiers. Ils partaient une fois les récoltes terminées et la terre préparée pour la saison hivernale. Ils s’absentaient de leur foyer pour une durée qui variait généralement de quatre à sept mois.

En raison de la distance et de la longueur de leur séjour, la majorité des travailleurs de chantier étaient des célibataires ou de jeunes mariés. Les premiers mois d’hiver étaient la saison idéale pour les entrepreneurs forestiers qui trouvaient alors facilement des travailleurs.

Cependant, il ne faut pas confondre les bûcherons, les draveurs et les cageux qui avaient chacun un travail fort différent. Une organisation des tâches bien définie assurait une harmonie et un travail bien fait. L’équipe était habituellement constituée d’un « cook, d’un claireur, d’un helper, d’un foreman, d’un jobber et, bien sur, des bucheux ou bucherons ».

Les bûcherons étaient ceux qui sciaient les arbres à l’aide du godendard ou du sciotte. Selon la grosseur du chantier, ce sont également eux qui transportaient les billots jusqu’aux rivières. À l’époque du bois de charpente, les bûcherons équarrissaient les billots directement dans les chantiers, avant de les mettre près la rivière dans l’attente du printemps, au moment où la drave débuterait.

Lorsque la période de la fonte des glaces arrivait, la drave pouvait débuter. La majorité des bucherons retournaient dans leur foyer, alors que certains poursuivaient le travail, troquant leur sciotte et godendard pour la gaffe et les bottes de draveurs.

La drave consistait à transporter, par flottage, les billots de bois sur les rivières. Provenant de l’anglais drive, l’activité du draveur consistait à parcourir les rivières et à conduire les pitounes une gaffe à la main (longue perche pour- vue d’un pic en métal).

 

 

 

 

Similaires aux draveurs, les cageux ou raftman sillonnaient les rivières navigables et le fleuve Saint-Laurent. Cependant, les billots équarris étaient assemblés pour en faire des radeaux ou cages, qui pouvaient traverser les rapides. Une fois sur le Saint-Laurent, de nombreux radeaux étaient attachés ensemble pour en faire des trains de bois flottant. Lorsqu’ils arrivaient à Québec, Sillery ou Lévis, ils étaient finalement désassemblés.

bottines_cloutées10cm.jpg

Chaussés de bottes munies de crampons en métal, ils se promenaient de billot en billot afin d’assurer une bonne circulation des pitounes jusqu’à la scierie ou jusqu’à l’embouchure de la rivière.

Très dangereuse, cette activité était réservée aux plus téméraires.

Les camps de bûcherons

et la drave

Camp de bûcherons

À la Macaza, camp de bûcherons de la compagnie Riordon Pulp and Paper, début XXe siècle.

Collection Richard Lagrange

Les outils

tourne-billes

Outils de drave et de bûcheron

Le tourne-bille « cant-hook » ou « cant-dog » était pourvu d'un pic et d'un crochet pointu qui facilitait le retournement des billes lors du transport. La longueur du manche varie selon qu'il servait à rouler les billes  et à les emplier pour le chargement ou pour la drave.

La cookerie

Pour faire ce travail dur et très exigeant physiquement, les bûcherons devaient être bien nourris. Le cook était souvent un homme, jusqu'à la guerre. Après la guerre, il arrivait que des familles travaillent de concert dans les camps de bûcherons. L'homme était « jobber » et la femme cuisinait pour l'équipe d'hommes entourée des jeunes enfants non encore scolarisés. C'était une lourde tâche que de nourrir une cinquantaine d'hommes affamés, de les garder en santé et de les réconforter pour leur dur labeur.

Voici quelques recettes de base pour un camp.

Ces recettes sont tirées du livre « Recettes de chantiers et miettes d'histoire »

de Raymonde Beaudoin, Septentrion, 2019, 106 p.

https://www.septentrion.qc.ca/auteurs/raymonde-beaudoin

bottom of page